Recrutement de candidats handicapés : l’offre ne rencontre pas toujours la demande…

On pourrait penser qu’il suffit d’avoir la volonté d’engager des travailleurs handicapés  pour que les recrutements se fassent. En réalité les choses ne sont pas si simples.
D’abord parce que les recruteurs ont tendance à privilégier des parcours classiques et évitent de prendre des risques : ils veulent telle école, telle filière universitaire, des personnes de moins de 40 ans… Dans le cas de Société Générale,  le niveau minimum de recrutement se situe à Bac +2 pour les chargés d’accueil et chargés de clientèle. Or 80% des personnes handicapées ont un niveau CAP ou BEP (contre 60% de la population générale).
Ce faible niveau de formation général s’explique de différentes manières. Les écoles et universités restent souvent inaccessibles malgré les efforts entrepris depuis 3 ans : pas d’accès aux locaux, aux transports, ni de dispositifs adaptés pour les sourds ou les malvoyants, peu d’aide humaine organisée, etc.
Enfin, on oublie que la majorité des personnes devient handicapée au cours de la vie, et notamment pour des raisons professionnelles (environ 25 000 personnes par an en France). Issues souvent des métiers de l’artisanat ou ouvriers, il est plus difficile pour elles de se reconvertir dans les métiers de services comme ceux qu’offre le secteur bancaire.
Les personnes qui deviennent handicapées sont aussi plus âgées, et sortent à nouveau du cadre « idéal » des recruteurs.
Face à ces difficultés, nous révisons certains de nos critères, notamment le fameux « Bac +2 ». Par exemple une personne avec un niveau bac, mais avec une expérience commerciale, pourra être recrutée dans nos agences. Nous essayons aussi de compenser le déficit encore structurel de formation des travailleurs handicapés par le développement de la formation professionnelle, comme avec le programme HandiFormaBanques, ou en encourageant les écoles ou universités à accueillir des étudiants handicapés.
Sandrine Argentel