La demande de la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) est une démarche librement consentie —du collaborateur. Le choix lui appartient de l’initier ou non, auprès du médecin du travail. Pourquoi l’engager ? Parce qu’elle permet de mieux gérer sa vie au quotidien grâce à des améliorations de ses conditions de travail. Souvent, le collaborateur tente de faire face aux difficultés rencontrées à son poste de travail, en essayant de les compenser lui-même. Or des solutions existent : aménagement des horaires, du poste de travail, du transport, ou encore aides financières à l’appareillage… J’ai pu constater aussi qu’avant d’admettre sa situation de handicap, le collaborateur se sent parfois dévalorisé, vis-à-vis de lui-même d’abord, de son entourage familial et professionnel et de sa hiérarchie, dont il craint un possible blocage de sa carrière.
À la Mission Handicap, notre rôle est justement aussi de rassurer la personne, en lui démontrant que ces appréhensions ne sont pas fondées. En effet, le maintien dans l’emploi dans les meilleures conditions possibles est positif non seulement pour le salarié redevenu plus performant, mais également en retour d’investissement pour l’entreprise. Certes, même avec l’aide de nos assistantes sociales le dossier reste lourd à constituer et la procédure d’analyse par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) concernée peut prendre de 6 à 18 mois.
Toutefois, à partir de l’accusé de réception du dossier délivré par la MDPH et sans attendre l’accord définitif de cet organisme, la Mission Handicap prend en charge les mesures de compensations nécessaires. Ces dernières années, le regard sur le handicap a évolué, même s’il reste encore beaucoup à faire ; le bouche à oreille fonctionne d’ailleurs très bien pour lever certains préjugés. Siège ergonomique, loupe, écrans élargis, appareils auditifs… : les collaborateurs qui ont bénéficié de mesures compensatoires sont d’excellents ambassadeurs auprès de leurs collègues. En 2008, 67 personnes ont demandé la RQTH, et 70 de janvier à septembre 2009. Ils n’étaient que 20 à 25 par an, avant la création de la Mission.
Marie-Thérèse Amodéo