« Mon expérience de bénévole à l’Association des Paralysés de France m’a profondément enrichi »

À la fin de mes études, un camarade de promotion qui, l’été, dirigeait des séjours de vacances à l’APF, l’Association des Paralysés de France, m’a donné envie de m’y engager. C’est ainsi qu’à 23 ans, j’y suis devenu animateur bénévole. Une expérience que j’ai poursuivie huit étés, jusqu’à la naissance de mon enfant. Il s’agissait, pendant trois semaines en août, d’accompagner des personnes ayant un handicap physique, dans tous les actes de leur vie quotidienne et dans les différentes activités (musées, piscine, parachute ascensionnel, équitation…) qui se multipliaient, grâce aux moyens récoltés par À fond la vie, une association connexe de l’APF. Moi qui n’avais aucune sensibilisation particulière à cette thématique, j’ai découvert le handicap. J’ai vécu des moments extrêmement forts. Je croyais venir pour aider, et j’ai réalisé que ces personnes qui ont traversé des épreuves, nous renvoyaient des choses autrement plus riches que ce qu’on pouvait leur donner. L’espoir, la joie de vivre qu’elles dégagent, font relativiser nos misères quotidiennes. Une grande leçon d’humanité. Tous ceux qui, comme ma femme ou moi, sont passés par là sont atteints du virus. Un mélange de passion et d’émotion, qui pousse à recommencer. J’ai beaucoup appris et cela m’a profondément changé, dans mon rapport aux autres et dans la hiérarchisation de mes valeurs. Comme le répète l’APF, les personnes en situation de handicap ne le sont que dans la mesure où leur environnement n’est pas adapté. Au cours des dix dernières années, les choses ont évolué et leur intégration est en cours, dans l’entreprise, comme dans la société : l’accessibilité entre doucement dans les mœurs, même s’il reste encore beaucoup à faire. Selon moi, la sensibilisation doit avant tout passer par le contact direct et la mixité au quotidien entre personnes valides et handicapées, meilleur moyen de faire tomber les barrières, liées à la méconnaissance. C’est mon cheval de bataille.
Olivier Jacquot, chef de projet à la Société Générale dans le département High Tech