Responsable Recrutement et Prospective RH à la Française des Jeux, Bruno Ponty est aussi président d’Hangagés, une association d’entreprises dont la Société Générale fait partie et qui mettent en commun leurs expériences. Objectif : avancer sur le handicap. Précisions.
Après une réflexion entamée début 2007, quelques entreprises, déterminées à avancer ensemble sur le handicap, ont souhaité partager leurs bonnes pratiques et leurs idées en la matière. C’est le point de départ de l’association Hangagés, créée en mai 2009 et regroupant une petite dizaine de moyennes et grandes entreprises, plutôt en Île de France. Pourquoi ? Parce que, face à la dispersion des institutions publiques et en l’absence d’efforts pédagogiques de leur part, certains d’entre nous se sentaient un peu désemparés. Et nous savons combien le chantier est immense. En outre, dans ce domaine, les cabinets privés, pléthoriques, de recrutement ou de formation manquent singulièrement d’expertise solide. Surtout, nous nous heurtons à la pénurie de candidats en situation de handicap qualifiés, tant la plupart ont été exclus prématurément du parcours éducatif (moins de 4% Bac+2 ou plus). Un décalage flagrant entre l’offre et la demande, qu’aggrave encore un contexte de faible croissance. D’où notre volonté d’agir, en proximité, de nous interroger et d’échanger nos succès comme nos échecs, à partir notamment des retours d’expérience des Missions Handicap, mises en place depuis quelques années. Les priorités ? Progresser en matière de recrutement, mais aussi de maintien dans l’emploi. Un enjeu majeur, lorsqu’on sait que 85% des handicaps, acquis, surviennent après quinze ans. De surcroît, stress au travail ou des transports, les entreprises elles-mêmes fabriquent du handicap, psychologique, le plus tabou aujourd’hui encore. Face à ces défis, il faut sensibiliser en permanence les managers, et surtout changer l’image du handicap. Car montrer qu’il est parfaitement compatible avec une activité professionnelle, c’est mieux intégrer demain, dans des entreprises accueillantes. Une question aussi de solidarité et tout simplement d’humanité.
Bruno Ponty