Dépasser les stéréotypes

Étudiante à l’ESC Dijon, Camille Vins a participé à la semaine de sensibilisation au handicap, organisée en mars dernier par ses camarades, dans le cadre de Handimanagement. Un projet parrainé par la Mission Handicap Société Générale. Témoignage.
C’est la curiosité qui m’a poussée à participer à la semaine de sensibilisation Handimanagement. Une manière d’aller vers l’autre et d’échanger. J’avais envie de savoir comment réagir face au handicap et les différents intervenants m’ont vraiment éclairée, à commencer par cette personne atteinte de sclérose en plaques à l’humour ravageur. Elle qui s’est battue pour continuer à travailler nous a montré que le handicap n’était pas un obstacle insurmontable et que, malgré des difficultés, on pouvait y arriver, en mettant en avant ses compétences. Un exemple qui nous fait relativiser nos petites misères quotidiennes. En fauteuil roulant, elle a aussi dénoncé l’absence de structures adaptées et j’ai alors réalisé, en regardant autour de moi, combien elle avait raison : dans la rue, les magasins, rien n’est aménagé pour les personnes en situation de handicap.
Mais j’ai aussi découvert la diversité du handicap que l’on associe trop souvent au seul fauteuil roulant, alors que la dépression, notamment, en est un aussi.
Sandrine Argentel, de la Mission Handicap Société Générale, nous a parlé avec beaucoup de franchise de l’enthousiasme teinté d’une certaine hypocrisie qu’elle rencontrait : chacun se félicite excessivement du recrutement d’un collaborateur handicapé, alors que cela devrait relever de la « normalité », à compétences égales. Si les comportements doivent évoluer, elle a pointé à l’inverse les difficultés des entreprises à recruter, via des forums spécialisés, des personnes handicapées et à les intégrer. Il ne s’agit pas de stigmatiser les entreprises. Des réseaux plus étroits doivent être développés.
Enfin, nous avons rencontré un salarié de Quick atteint de trisomie 21. Face à lui, l’embarras que nous avons éprouvé s’est peu à peu dissipé, pour laisser place à un échange très touchant.
J’espère plus tard être en mesure de mettre en œuvre ce que cette semaine de sensibilisation m’a apporté. Au-delà du politiquement correct, cela correspond à mes propres valeurs. Mais je crois que la sensibilisation devrait commencer dès le lycée.
Camille Vins