Assistante sociale du travail dans le Sud-Ouest, Malory Renaud présente le rôle-clef qui est le sien, en matière d’intégration d’un collaborateur handicapé.
Si je n’ai pas encore eu l’occasion d’intervenir pour le recrutement d’un collaborateur handicapé dans notre région, nous avons eu, en revanche, deux mutations internes sur notre secteur. Comme à l’égard de tout autre salarié, le rôle de l’assistante sociale du travail est alors d’accueillir et d’informer la personne sur les différents dispositifs, afin de favoriser son intégration. Dans cet objectif, il s’agit de rencontrer le salarié sur son poste de travail afin d’évaluer ses besoins et difficultés dans la tenue de son poste. En concertation avec le médecin du travail et un ergonome nous définissons, le cas échéant, les aménagements nécessaires pour améliorer ses conditions de travail. Une mission qui exige une attention particulière, d’autant plus que le salarié est en situation de handicap.
Notre rôle est aussi d’accompagner la personne, de dialoguer avec elle, le responsable et avec ses collègues, pour lever les appréhensions de chacun. En matière de maintien dans l’emploi, je suis interpelée soit par le salarié, soit par la direction, lors de difficultés particulières. Je rencontre alors le collaborateur et selon la situation, il peut être nécessaire de l’informer sur la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé. Cette démarche est difficile à entreprendre, car elle est souvent ressentie comme « une étiquette mise sur une problématique de santé ». Dans tous les cas, elle reste confidentielle, et ne peut se faire qu’avec l’acceptation de la personne. Toutefois, c’est la clef de la prise en charge par la Mission Handicap, et donc des mesures compensatoires qui se mettent alors en place rapidement : aménagements de poste, d’horaires ou de transports.
En effet, suite à l’accord de 2007, seules les personnes rentrant dans le cadre de l’obligation d’emploi (dont les salariés bénéficiant d’une RQTH, tout comme ceux titulaires d’une rente accident du travail, d’une pension d’invalidité…) peuvent solliciter l’intervention de la Mission Handicap Cette étape franchie et la confiance acquise, mon rôle est de coordonner et de mobiliser différents partenaires (médecin, direction, spécialistes dont les ergonomes, associations…) autour du projet de la personne, afin qu’il aboutisse.
Aujourd’hui, après les tâtonnements du début, le réflexe s’installe et le regard sur le handicap évolue. De part et d’autre, il y a une vraie volonté que les choses s’améliorent. Il faut aussi rassurer le salarié, lui faire valoir que le handicap n’est pas un obstacle à l’évolution de carrière. C’est même parfois le contraire, par exemple pour une collaboratrice souffrant d’un déficit auditif : maîtrisant la langue des signes, c’est elle qui intervient désormais commercialement auprès de clients communiquant de la même façon. Bien sûr, trouver des solutions prend du temps et n’a rien du conte de fées. Mais au final, c’est valorisant pour tout le monde. Et l’exemplarité commence à porter ses fruits.
Malory Renaud