Recruté à la Société Générale à 51 ans, Jean-Paul Perez, conseiller d’accueil à l’agence Grosso de Nice, s’impose aujourd’hui comme le meilleur vendeur de la Direction d’Exploitation Commerciale. Une belle revanche sur les accidents de la vie qu’il a subis.
À cinquante ans passés, Jean-Paul Perez est de ceux dont le temps n’entame en rien l’enthousiasme, comme en témoignent ses performances de meilleur vendeur à l’agence Grosso de Nice. « Senior, Jean-Paul a été recruté dans le cadre des cibles élargies, explique Alexandra Danet, chargée des Ressources Humaines. Atypique à double titre, de par son expérience et son handicap, non visible, il s’est révélé d’autant plus motivé pour faire ses preuves. » D’où cette énergie, communicative. « Avec tout ce qu’il a vécu, il nous fait partager une autre vision des choses et nous apporte beaucoup », confirme son jeune collègue, Hamdi Cherrad, 25 ans, référent sur la clientèle professionnelle.
De fait, le parcours de ce vrai méridional est jalonné d’épreuves, surmontées à force de ténacité. Jeune, il a multiplié les métiers et même créé une société de traiteur, à la fin des années 80. Un rêve auquel des difficultés financières mettront un terme. Père de trois enfants, Jean-Paul Perez accepte alors un emploi de contrôleur du réseau à la Société de Transports Urbains de Nice où il a déjà travaillé, avant d’être victime d’un accident de travail, une mauvaise chute dans un escalier. « Une décalcification du genou gauche m’a handicapé pendant trois ans, avant mon licenciement pour raisons médicales. »
Chômeur et déclaré travailleur handicapé COTOREP (Commission Technique d’Orientation et de Reclassement Professionnel), il entame alors une longue traversée du désert, après un stage de reclassement. « Il m’est arrivé de cumuler deux emplois le même jour». Surtout, un deuxième accident de travail le blesse au genou droit. « Une descente aux enfers… J’ai dû faire des ménages chez des personnes âgées.» Dès lors, l’ouverture du recrutement à des seniors au sein de la Société Générale résonne pour lui comme une véritable résurrection en 2006 : « il ne faut jamais perdre confiance. On peut toujours s’en sortir. » D’où sa détermination. Aujourd’hui premier vendeur de la DEC, il stimule l’équipe par ses résultats. Selon sa manager, Isabelle Pelligand, « Jean-Paul a beaucoup à prouver et c’est la clef de la réussite. Ses résultats sont liés à sa volonté. Dès qu’il peut, il se consacre au phoning. Un formidable exemple pour les jeunes. C’est pourquoi j’ai l’intention de l’envoyer dans les guichets, pour qu’il les forme. » Et de conclure : « Des collaborateurs comme lui ? Je suis preneuse ! »