« Mon expérience en fauteuil»

Comme souvent, c’est arrivé bêtement. À la Défense, à proximité de mon lieu de travail, j’ai buté contre un plot, reliquat d’un chantier et j’ai fait une mauvaise chute qui a entraîné un déchirement du talon d’Achille. Un accident qui m’a valu trois mois de plâtre. Comment, dès lors, me déplacer au cours de cette période ?
J’ai finalement opté pour un fauteuil roulant électrique qui me permettait de prendre le tramway. Une expérience qui m’a donné l’occasion de réaliser les difficultés des personnes en situation de handicap. Impossible de devenir expert en la matière sans avoir vécu très concrètement les obstacles que l’on rencontre. Moi qui ai participé à la construction des tours au début des années 1990, je mesure aujourd’hui combien l’accessibilité était perfectible, même si elle avait été prise en compte.
Depuis quelques années, de réelles améliorations ont été apportées, sous l’impulsion de Didier Alix, directeur général délégué, et du fait l’évolution de la réglementation. De fait, fini le circuit complexe pour accéder aux restaurants d’entreprise des tours Alicante et Chassagne depuis qu’un ascenseur PMR a été installé. De plus, les portes du sas sur l’extérieur sont désormais faciles à traverser. La tour Granite, plus récente, a été mieux adaptée dès l’origine. En revanche, de mon fauteuil, je ne peux pas manipuler seul les doubles portes coupe-feu. Heureusement, les gens se montrent toujours aimables et serviables. Ainsi, quelques points de détail entravent encore une totale autonomie. Je crois, en tout cas, que je serai à l’avenir plus sensibilisé à la question de l’accessibilité.
Jean-Yves Hannebert, Architecte-conseil et Conservateur de la collection d’art contemporain de la Société Générale