Le 10 février 2011, alors que je finissais de descendre une piste verte au ski, sport que je pratique depuis quarante ans, j’ai fait une chute de 20 mètres dans un ravin. Comment ? Pourquoi ? Je ne m’en souviens pas. Mais je me suis retrouvé à l’hôpital, avec une insensibilité à partir du nombril et une complication au niveau des poumons, à la suite d’une côte enfoncée.
Pendant trois semaines sous morphine, je n’ai pas réalisé la gravité de mon accident. Puis je me suis retrouvé au centre de rééducation. Un choc énorme. J’avais le choix entre abandonner la partie ou essayer d’accepter mon état et me projeter dans l’avenir. Soutenu par mon épouse, ma hiérarchie et mes collègues, j’ai décidé de me battre. Je me suis d’abord un peu isolé et j’ai balayé toute ma vie antérieure. Étrangement, au cours de ces huit mois de rééducation, j’avais un moral gonflé à bloc. Mon objectif était d’acquérir le maximum d’autonomie en un minimum de temps. Sans doute, le sport que j’ai pratiqué assidument m’a appris le goût du dépassement de soi et de l’effort. Dans cette reconstruction, la première étape a consisté à occulter la « malchance » d’être tombé. Après tout, je restais le même, avec mon caractère. Et c’est là que l’aide de la Société Générale s’est révélée une nouvelle fois déterminante.
Dès la fin avril, Frédérique Valter de la Mission Handicap est venue me voir. Le sentiment qu’on s’occupe de vous est capital dans ces moments-là. Elle m’a indiqué toutes les mesures dont je pouvais bénéficier dans le cadre du maintien dans l’emploi. Dans un premier temps, il a fallu aménager mon logement, afin que je puisse y passer les week-ends. Un préalable pour me remettre en condition de reprendre le travail. Monte-escalier, élévateur de bain : tout a été pris en charge, à commencer bien sûr par le plus important, mon fauteuil. De fait, l’aménagement du poste de travail commence au domicile. Dans une deuxième étape, j’ai été équipé d’un verticalisateur, un appareil permettant de se mettre debout. Et dès que j’ai pu retravailler, d’abord dans le cadre d’un mi-temps thérapeutique, un service de chauffeur a été mis en place matin et soir, tandis que fin janvier, mon véhicule sera adapté.
D’un bout à l’autre, j’ai été écouté et accompagné et voir que les choses avançaient m’a beaucoup motivé. Quant à l’aménagement de mon bureau, il est en cours, avec du mobilier adapté. Déjà, des toilettes accessibles et des portes automatiques avec temporisation ont été installées. Je mesure pleinement la chance de travailler dans le groupe Société Générale qui m’a permis de reprendre mes activités dans les meilleures conditions. Aussi, je veux désormais sensibiliser, en devenant une sorte d’ambassadeur de la Mission Handicap au niveau du réseau français. On ne sait jamais ce qui peut arriver.
Jean-Christophe Boutigny, directeur commercial entreprises