Le 14 février, en l’église Saint-Sulpice, notre orchestre symphonique interprétera des œuvres de Gounod, Verdi, Bach ou encore Mozart.
C’est un concert de prestige dont l’ambition et la qualité artistique ont aussi pour objet de nous conduire à nous interroger. Car le chœur d’une centaine de chanteurs est constitué pour près d’un tiers de personnes en situation de handicap qui incarnent, selon moi, le sens de l’espoir. Très tôt, j’ai été sensibilisé au handicap par un frère schizophrène. Et en tant que musicien, j’ai aussi eu le temps de réfléchir à ce que les personnes qui vivent au quotidien des épreuves physiques et mentales sont en mesure de nous apporter. De fait, qui, mieux qu’elles, sont sensibles à nos gaspillages d’énergie et de temps ?
C’est pourquoi j’ai fondé le chœur Résilience. Une sorte de laboratoire pour montrer à la société et aux entreprises combien les personnes handicapées, au-delà de leurs besoins d’aide- portaient des valeurs de motivation, de fierté et de sens. Leur seule présence ajoute de l’intérêt et de la beauté à cet événement merveilleux qu’est un concert.
Quant à moi, en tant que chef d’orchestre, elles m’ont appris à tester mes capacités de patience et de tolérance et par là-même à me demander si j’avais envie d’évoluer ou pas. Une remise en question forcément enrichissante. Pour les salariés auditeurs, ce concert est un outil de réflexion, loin des discours embêtants. Parmi les chanteurs, Guillaume Pollard, en situation de handicap, est devenu soliste après deux ans de travail. C’est avec lui que j’ai fondé l’Organisation Internationale des Chœurs Résilience, sous la présidence d’honneur de Boris Cyrulnik. Un exemple de ce dont ce concert veut témoigner : la vie, le rêve, la création, l’émancipation !
Hugues Reiner, chef d’orchestre
www.choeurs-resilience.com