Traumatisé crânien à la suite d’une chute quand je n’avais que deux mois, je souffre aussi d’une hémiparalysie de la main gauche. J’ai malgré tout suivi une scolarité normale jusqu’en troisième. À l’époque, je voulais devenir jardinier paysagiste, mais des réactions allergiques lors de stages m’ont empêché de choisir cette carrière. J’ai alors fait un peu de manutention par le biais d’un ESAT (Établissement et service d’aide par le travail), avant ma rencontre, déterminante, avec le chef d’orchestre Hugues Reiner. En me proposant de chanter et d’intégrer une chorale, Hugues Reiner m’a ouvert une porte, de tout son cœur, et m’a emmené vers un monde meilleur. Car au début, bien qu’aimant la musique sous toutes ses formes –classique, rock ou même bretonne- j’hésitais à me lancer. Mais il a insisté –sans taire les difficultés- et m’a redonné confiance en moi.
La puissance du chant
J’ai pris des cours avec la mezzo Hanna Schaer et aujourd’hui, je suis choriste et soliste baryton. Avec lui, j’ai aussi fondé l’OICR (l’Organisation Internationale des Chœurs Résilience) pour aider tous ceux qui le souhaitent à créer des chorales à travers le monde. Dernièrement, le miracle s’est ainsi produit au Panama et au Nicaragua. « Chanter sa vie, c’est la faire renaître » : c’est le slogan que j’ai choisi pour l’OICR, parce que la puissance et la joie de chanter m’a permis de remonter la pente, au-delà des mes fragilités, et que j’espère qu’il en sera de même pour le maximum de gens. Personnes âgées, personnes handicapées et valides, collaborateurs d’entreprises… : nous réfléchissons aussi désormais à une chorale de prisonniers. En attendant, le 15 mai prochain salle Gaveau, je chanterai des œuvres de Fauré et de Mozart, dans la Chorale des compères qui réunit des conjoints de personnalités. À 24 ans, je sais maintenant qu’il est toujours possible de rebondir pour devenir plus fort.
Guillaume Pollard, soliste et co-fondateur de l’Organisation Internationale des Chœurs Résilience
www.choeurs-resilience.com