En tant que chargée du recrutement à la Mission handicap, je suis souvent confrontée à cette question. J’ai d’abord envie de dire qu’il est très important de ne pas vivre un refus comme un échec. Il n’y a pas de fatalité. Un refus peut servir à améliorer la présentation de son projet professionnel et même de tremplin vers autre chose. La première chose à faire est donc d’essayer de comprendre ce qui n’a pas fonctionné.
Si le refus intervient après l’envoi du CV, il faut commencer par vérifier que ses compétences (formation et expérience) correspondent bien au poste. Ensuite il est important d’évaluer si ces compétences sont suffisamment valorisées : Les éléments clés du CV répondent-ils aux éléments clés de l’annonce? Il faut avoir à l’esprit qu’un recruteur au sein d’une grande entreprise reçoit beaucoup de CV et a très peu de temps pour examiner chaque candidature. Lorsque les éléments importants pour le poste ne sont pas mis en évidence, le CV peut vite passer à la trappe.
Si le refus arrive après l’entretien d’embauche, la déception est souvent plus grande. Pourtant, arriver à cette étape signifie qu’on a déjà à priori le diplôme et l’expérience. La question à se poser est donc : s’est-on bien vendu ? Pour un poste de commercial par exemple, savoir vendre ses compétences, est primordiale. Dans le cadre du dispositif Nos quartiers ont des talents, association dont Société Générale est partenaire principal, j’ai vu des jeunes qui avaient toutes les compétences requises mais étaient systématiquement recalés aux entretiens parce qu’ils ne savaient pas se présenter. Une fois identifié ce problème, nous les avons aidé à s’entrainer, et ils ont fini par réussir ! C’est pour cela qu’il ne faut pas se décourager. Arriver à décrocher un entretien signifie être prêt du but. Il ne manque probablement pas grand-chose pour gagner la partie.
La réalité du marché de l’emploi est également à prendre en compte. Même avec un profil idéal, certains domaines ne recrutent tout simplement pas (ou plus) . Il peut être alors nécessaire de s’ouvrir à d’autres perspectives, en identifiant différemment ses compétences. Si une personne a eu le même métier pendant vingt ans, elle a forcément acquis différentes compétences qu’elle peut valoriser pour un autre poste.
Que ce soit pour réévaluer son projet professionnel ou identifier ce qui achoppe après plusieurs refus, il ne faut pas hésiter à se faire aider. L’essentiel est d’arriver à ne pas se replier sur soi-même, à ne pas s’enliser dans sa recherche. Il est généralement utile de montrer son CV ou les annonces à son entourage en lui demandant son avis. Un grand nombre de dispositifs, souvent méconnus des candidats, proposent aussi des accompagnements dynamisant : CIDJ et Missions locales pour les jeunes, Cap emploi pour les personnes reconnues travailleurs handicapés, et beaucoup d’associations. Si une structure ne peut pas vous suivre, ayez toujours le réflexe de demander d’autres adresses, d’autres contacts pour évoluer.
Je trouve qu’il serait très riche d’avoir ici des témoignages d’autres personnes qui ont vécu des refus et réussi à rebondir. N’hésitez pas à réagir !
Véronique Lafon