« L’enjeu majeur de la qualification »
Représentation nationale de la communauté étudiante active dans le champ du handicap, la Fédération Étudiante pour une Dynamique Études et Emploi avec un Handicap (FÉDÉEH) fera partie du pôle associatif présent sur Pass Pour l’Emploi, le 20 mars. Entretien avec Marc Sprunck, Responsable vie étudiante et insertion professionnelle.
Quelles sont les missions de la FÉDÉEH ?
Nous nous employons à conforter les parcours d’études et d’insertion professionnelle des jeunes avec un handicap. Nous commençons à intervenir dès l’enseignement secondaire jusqu’au moment de l’insertion professionnelle. Sur le volet insertion professionnelle, nous travaillons en lien étroit avec L’ADAPT*, pour notamment décliner le concept d’Handicafés sur les forums d’entreprises des établissements d’enseignement supérieur. Une manière conviviale de mettre en contact avec elles les jeunes en recherche d’emploi. Nous nous associons donc naturellement à Pass pour l’Emploi, pour informer les jeunes en situation de handicap présents sur le forum et mobiliser nos Yesmembres en situation de handicap sur cette initiative.
Quels sont, selon vous, les obstacles à l’insertion professionnelle des jeunes en situation de handicap ?
Parler de handicap en général est de moins en moins pertinent. Plus on avance en expertise, plus on prend conscience de la complexité à traiter dans leur spécificité chaque situation de handicap. Tout dépend des environnements de travail, certains plus faciles à adapter que d’autres. Les solutions seront de plus au plus au sur-mesure. Mais en la matière, beaucoup reste encore à inventer, par exemple concernant les aides humaines au travail, les aménagements d’horaires, la prise en compte de la fatigabilité, l’évaluation de la performance, etc… Le frein auquel nous sommes le plus fréquemment confrontés reste toutefois le niveau de qualification des personnes handicapées au regard des exigences des entreprises pour leur recrutement.
Comment l’expliquer ?
Les jeunes avec un handicap subissent plus que les autres des phénomènes de décrochage durant leur parcours scolaire. Au-delà de la 3ème, en tout cas, il ne peut plus être attribué au type de handicap, mais plutôt à des facteurs psychologiques ou culturels et à l’environnement, générant une autocensure, comme à un certain épuisement, après un parcours de combattant. Cela empêche les jeunes d’accéder à des projets conformes à leurs envies. En outre, on les oriente plutôt vers des filières courtes professionnalisantes, sans vouloir me faire l’apôtre du Supérieur à tout prix. En tout état de cause, la majeure partie des recrutements se faisant aujourd’hui à BAC + 2, l’enjeu de qualification est très important.
Quelles sont vos actions concrètes pour faciliter la transition secondaire-supérieur ?
Nous déclinons principalement le programme PHARES (Par-delà le Handicap, Avancer et Réussir des Études Supérieures), tutorat étudiant d’élèves handicapés du secondaire, initié par l’ESSEC en 2009, pour prévenir justement les décrochages et valoriser le potentiel des jeunes. Le programme est décliné actuellement avec le concours d’établissements d’enseignement supérieur dans 11 académies.
Plus d’infos :
www.fedeeh.org
www.programme-phares.fr
*Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées