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Charlotte de Vilmorin, épisode 1 : le succès d'une optimiste

« Ne dites pas à ma mère que je suis handicapée, elle me croit trapéziste dans un cirque. » Tout l’humour et toute la combativité de Charlotte de Vilmorin sont dans le titre de son livre. A 25 ans à peine, la jeune femme vient en effet de publier un ouvrage au succès exponentiel.

Humour et combativité
L’humour, Charlotte de Vilmorin en a fait sa marque de fabrique. Son blog, Wheelcome, dévoile depuis presque trois ans, sous la forme de petites pastilles caustiques et bien troussées, le quotidien parfois ubuesque des personnes en fauteuil roulant. La combativité… Pas sûr que le terme lui plaise.
« Quand on parle de handicap, c’est souvent un peu misérabiliste, regrette-t-elle. Moi, je suis de nature résolument optimiste, je veux donner de l’énergie. »
L’admiration des gens, les éloges sur son volontarisme, « au début, ça m’énervait », confie la jeune femme. Jusqu’à ce qu’elle prenne conscience que son parcours « est assez atypique ». Et qu’elle décide de voir le côté positif de ces commentaires, qu’elle sait dépourvus de mauvaises intentions.
Un parcours ordinaire… mais atypique
Atypique, son parcours l’est sans aucun doute. Diplômée du prestigieux Celsa, la jeune femme a suivi une scolarité ordinaire – ou presque.
« Me maintenir dans un cursus scolaire classique s’est avéré un véritable parcours du combattant, et de nombreuses portes d’établissements se sont fermées quand il s’agissait d’accueillir une petite fille en fauteuil », raconte-t-elle dans son livre.
C’est vers la fin de ses études que les choses se sont corsées.
« Au Celsa, tout allait bien, l’école venait d’effectuer des travaux, toutes les salles étaient accessibles, explique-t-elle. Mais la recherche de stages s’est avérée vraiment difficile. »
Alors que ses camarades multiplient les expériences, les candidatures de l’étudiante en fauteuil butent sur de stupides histoires d’escaliers ou de chariots à pousser. « Et pourtant, je n’ai besoin d’aucun aménagement spécifique », insiste-t-elle. Tant bien que mal, la jeune femme parvient néanmoins à se construire un bon CV.
Coincée sur le toit-terrasse
Son quotidien, fait de débrouille et de situations cocasses, lui fournit la matière pour alimenter le blog qu’elle tient depuis novembre 2012, Wheelcome, puis son livre. S’installer dans l’ascenseur et attendre qu’un autre collaborateur l’emprunte pour se rendre au bon étage, faute de pouvoir atteindre les boutons. Rester coincée seule et oubliée sur le toit-terrasse de l’agence, le jour de l’exercice incendie. Devoir attendre chaque matin qu’un collègue veuille bien déplacer l’imposante chaise de bureau que le personnel d’entretien s’obstine à réinstaller à son poste. L’humiliation, aussi, de servir d’alibi à une équipe espérant décrocher un contrat auprès d’une association pour l’emploi des personnes handicapées.
La suite des aventures de Charlotte au prochain épisode !