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Du bac à l’emploi, enquête sur le parcours des étudiants handicapés

Nœuds au ventre, angoisse de la page blanche… Pour les 29 854 candidats en situation de handicap, comme pour leurs 650 000 camarades valides, c’est aujourd’hui le coup d’envoi des épreuves du baccalauréat. Rite initiatique pour chaque génération, le bac vaut surtout comme laisser-passer pour poursuivre sa scolarité dans l’enseignement supérieur. L’occasion pour Tous Uniques de se pencher sur le parcours des étudiants en situation de handicap.

Les étudiants en situation de handicap de plus en plus nombreux
En dix ans, leur nombre a doublé. Alors qu’ils étaient à peine 7500 en 2004, 15 862 étudiants en situation de handicap étaient inscrits dans l’enseignement supérieur en 2012-2013, principalement à l’université. Filières de prédilection : les formations de courte durée (instituts universitaires de technologie), ainsi que les lettres et les sciences humaines et sociales.
Les études, une période difficile mais enrichissante
Depuis la loi de 2005, des Services d’accueil des étudiants handicapés (SAEH) sont chargés, dans les universités françaises, de mettre en place les aménagements techniques et humains permettant aux étudiants concernés de poursuivre leurs études et de passer leurs examens dans des conditions adaptées. Un dispositif plutôt efficace, pointe une enquête réalisée, en partenariat avec l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (Agefiph), par les chercheurs de l’équipe pluridisciplinaire « Santé, éducation et situations de handicap » de l’université Montpellier 1. Parmi les 466 répondants, neuf étudiants sur dix disent en effet avoir demandé et obtenu des aménagements, jugés tout à fait (42 %) ou plutôt (50 %) adaptés à leurs besoins. Deux tiers (67 %) de l’échantillon rapportent toutefois des difficultés à maintenir une activité ou un rythme sans être fatigué, ainsi qu’à expliquer leur problème de santé ou leur handicap. Les plus touchés ? Les étudiants cumulant un handicap moteur et des difficultés de communication ou de comportement.
Pas question pour autant de noircir le tableau : avec le recul, la période universitaire est évaluée comme très largement agréable (78 %) et enrichissante (95 %).
Le diplôme, sésame pour l’insertion professionnelle
La très grande majorité des répondants à l’enquête déclare avoir validé un diplôme : seuls 10 % sont restés au niveau du bac, tandis que 43 % ont décroché un Master 2. Des résultats à prendre avec précaution, préviennent les chercheurs : « La surreprésentation des personnes ayant réussi leur parcours est fréquente dans les enquêtes d’insertion », écrivent-ils.
Une fois passée l’épreuve des stages – une question qui demeure épineuse pour trois étudiants en situation de handicap sur cinq –, l’insertion professionnelle des jeunes diplômés handicapés apparaît enfin plutôt satisfaisante : au moment de la passation du questionnaire, 6 sur dix déclaraient être en emploi, plutôt dans des grandes entreprises (42 %) du secteur privé (43 %), et majoritairement en contrat à durée indéterminée (CDI). Autre bonne nouvelle : « Il n’apparaît pas de déclassement majeur, notent les chercheurs. La hiérarchie des diplômes obtenus se retrouve globalement dans la distribution des professions et catégories socio-professionnelles occupées. » Bien plus, même si le salaire ne suit pas toujours, 87 % des personnes interrogées sont satisfaites de leurs relations professionnelles, et 75 % estiment que leur apport est reconnu.
Bref, autant de raisons pour les candidats au baccalauréat de se motiver, et pour l’équipe de Tous Uniques de les encourager !