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Résultats Observatoire QualiTHravail

Une enquête décortique la qualité de vie au travail des salariés handicapés
Première étude d’envergure sur la santé et la qualité de vie au travail des personnes handicapées, l’enquête QualiTHravail du cabinet Ariane Conseil a récolté 1902 réponses. Ses résultats mettent en lumière de fortes attentes sur la levée des tabous, la gestion de carrière et l’aménagement des postes de travail.
Début 2015, Tous Uniques encourageait ses lecteurs à contribuer à l’enquête de l’Observatoire QualiTHravail conduit par le cabinet Ariane Conseil. Objectif ? « Mesurer la santé et la qualité de vie au travail des personnes reconnues handicapées, ou dont l’état de santé impacte le quotidien professionnel », expliquait alors Valérie Tran, la présidente du cabinet. Avec plus de 1900 réponses individuelles collectées, représentant un panel de plus de 400 entreprises, l’enquête est un véritable succès. Et même s’il ne s’agit pas d’un échantillon statistiquement représentatif, il permet de dégager de vrais enseignements, et de proposer de vraies pistes d’actions pour améliorer la situation professionnelle et la santé des travailleurs handicapés.
– Les personnes atteintes de maladies chroniques (cancer, sclérose en plaques, diabète, maladie de Crohn…), mais également de déficiences mentales ou psychiques, apparaissent plus fragiles que les autres populations de salariés en situation de handicap.
Quelles solutions ? Apporter de la souplesse dans les modes d’organisation (télétravail, co-working, temps choisi…) pour s’adapter aux variations d’humeur, de disponibilité ou de productivité des personnes, mais aussi informer l’entourage professionnel sur l’impact de ces différents handicaps, ou encore revoir la terminologie afin de se préoccuper des personnes en difficulté de santé mais n’entrant pas dans le champ des bénéficiaires de la loi handicap de 2005 (remplacer par exemple la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé par une reconnaissance des difficultés de santé).
– Les salariés travaillant dans des structures de moins de 249 personnes semblent moins satisfaits de leur qualité de vie au travail que ceux des plus grosses entreprises.
Quelles solutions ? Mettre à disposition des personnes ressources handicap/santé à disposition des petites et moyennes entreprises, par exemple dans les chambres de commerce et d’industrie ; renforcer les dispositifs d’accompagnement à destination des petites structures.
– Les répondants s’accordent sur leurs faibles perspectives de carrière. Perspectives d’évolution, niveau de rémunération et développement des compétences apparaissent en effet comme les principales sources d’insatisfaction professionnelle. Un classement qui n’est pas sans rappeler les propos de Stéphane Forgeron, président du club des cadres handicapés de l’Adapt, interrogé le mois dernier par Tous Uniques.
Quelles solutions ? Rendre obligatoire dans les accords handicap un axe portant sur la gestion de carrière et l’évolution professionnelle ; créer d’autres indicateurs que le seul taux d’emploi des personnes handicapées, en fonction des comportements à encourager (évolution professionnelle, maintien dans l’emploi…) ; mettre en place des entretiens spécifiques de gestion de carrière.

  • L’aménagement du poste de travail apparaît comme un facteur clé pour une vie professionnelle satisfaisante. Le score d’appréciation de la qualité de vie au travail atteint ainsi 58 % parmi les répondants qui ont pu bénéficier d’une adaptation de leur poste, contre 39 % pour ceux qui en éprouvaient le besoin mais n’ont pas obtenu satisfaction.

Quelles solutions ? Sortir de l’approche individuelle de résolution d’un problème d’aménagement d’un poste, en créant des espaces de discussion au sein des équipes dans lesquels pourraient être mis en débat le travail et l’organisation collective ; mettre en place des dispositifs d’appui de proximité à destination des managers et des équipes (psychologues, coaches, ergonomes…).
D’une manière générale, au terme de l’enquête, les participants s’affirment plutôt satisfaits de leur vie professionnelle, à 52 %. Et plébiscitent une mesure radicale pour améliorer leurs conditions d’exercice : la levée des tabous. Le sentiment d’être accepté par son manager et ses collègues au regard de sa situation de handicap est en effet cité comme le premier levier d’amélioration, devant l’aménagement de poste ou le partage de la situation avec l’entourage.