Informaticienne de formation, secrétaire confédérale chargée de l’économie sociale, de l’égalité professionnelle, du handicap, du logement social et de la diversité au syndicat Force ouvrière, Anne Baltazar a été élue à la tête de l’Agefiph* le 10 septembre dernier. Six mois après son accession à la présidence, Tous Uniques l’a interrogée sur sa feuille de route pour les trois ans à venir.
Quelles sont vos premières impressions sur le fonctionnement de l’Agefiph ?
Il y a quelques années, j’ai été vice-présidente du FIPHFP**. J’avais beaucoup aimé ce mandat, j’étais donc très enthousiaste à l’idée de me consacrer à nouveau à l’emploi des personnes handicapées, un dossier que je porte depuis longtemps au sein de Force ouvrière. J’ai découvert un conseil d’administration paritaire qui fonctionne très bien, avec des échanges très riches et un véritable engagement de la part de chacun. En quelques mois, j’ai également pu mesurer la qualité du travail des délégations régionales, grâce à des collaborateurs très investis.
Quels sont les grands chantiers de votre mandat ?
La priorité sera de faire évoluer l’offre d’intervention de l’Agefiph. Je voudrais que les entreprises se tournent vers l’Agefiph pour faire appel à son expertise, et pas seulement pour chercher des financements. Je souhaite que soit réaffirmée la primauté du droit commun dans l’accompagnement des personnes handicapées, les dispositifs spécifiques n’intervenant qu’en deuxième intention. Pour cela nous allons devoir réfléchir collectivement à un repositionnement de l’Agefiph, comme expert et acteur et pas seulement comme gestionnaire d’un fonds. L’objectif étant de soutenir mieux encore l’accès des personnes handicapées à l’emploi en milieu ordinaire.
Pensez-vous que le contexte se prête à une telle évolution ?
Il va nous falloir rester vigilants. Il est vrai que la collecte se tasse et que le budget va encore souffrir des ponctions de l’Etat en 2016 et 2017. Ce, alors que l’Etat a transféré en 2013 le traitement de la déclaration d’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (DOETH) à l’Agefiph, sans moyens supplémentaires. Cependant le sujet semble faire de plus en plus consensus : preuve en est l’inscription de la politique du handicap à l’agenda des partenaires sociaux pour 2016. Symboliquement, c’est très encourageant : cela signifie qu’enfin, l’emploi des personnes handicapées est porté sur le devant de la scène sociale.
*Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (secteur privé)
**Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique
Photo – copyright : Sylvie Scala
