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[Jeux Paralympiques] Basket Fauteuil : Coste to Coast

A l’approche des jeux paralympiques de Rio, Perrine Coste s’est confiée sur son nouveau rôle de cadre au sein de l’équipe de France de handibasket. Le résultat d’une longue évolution.
Partir pour mieux revenir. L’histoire entre Perrine Coste et l’équipe de France a longtemps ressemblé à un rendez-vous manqué. En 2004, après avoir commencé le handibasket deux ans plus tôt, la jeune basketteuse effectue des stages de détection pour figurer dans la sélection nationale, mais n’est pas encore prête à sauter le pas. « C’est arrivé trop tôt. Je ne me sentais pas assez mature pour m’investir suffisamment afin d’y arriver. Quand je fais quelque chose, je veux le faire à fond. Donc je ne regrette rien. »
Grandir d’abord

Paraplégique suite à un accident de la route survenu dans son adolescence, la jeune étudiante, alors âgée de 20 ans, est aussi en phase d’apprentissage afin de gérer son handicap au quotidien.
« Certains abordent mieux leur handicap en faisant du sport mais, moi, j’avais besoin d’autre chose. » Touche-à-tout, elle s’épanouit notamment en pratiquant régulièrement des sports extrêmes comme le wakeboard, le tout en parallèle de ses études pour devenir agent administratif. Ce qu’elle devient. Elle est employée à plein temps chez Société Générale. Au quotidien, il est surtout question de jongler avec son planning pour concilier le handibasket et son travail, même si son employeur lui offre une latitude importante pour continuer à jouer. Sa carrière sportive, elle, débute à Lyon en 2002 avant que l’ailière ne rejoigne le Club de basket-ball Handisport Forézien en 2005, dans la Loire (42). Sans penser à l’équipe de France. Le championnat est mixte et la difficulté est accrue ; elle doit se battre chaque saison dans une équipe où elle est la seule femme. Elle navigue ainsi avec son club entre les première et troisième divisions françaises durant toutes ces années, mais continue d’apprendre.
Les Bleues comme récompense
Il faut attendre 2012 pour avoir de nouveau un signe des Bleues. En pleine reconstruction, la sélection a besoin de sang neuf. Cette fois, elle ne laisse pas passer le train. « Quand je suis revenue, j’avais la dalle ! Je suis un peu repartie de zéro. Juste après les Jeux de Londres, il y avait un remaniement au sein de la sélection nationale et de nouvelles têtes sont arrivées. J’en ai profité. » Si elle aborde son retour dans la peau d’une petite nouvelle, rapidement elle s’impose comme un élément majeur de l’équipe. Un statut qu’elle préfère cependant minimiser. « Je ne suis pas très à l’aise avec cette étiquette. J’ai plus l’impression d’être une grande sœur par mon âge (32 ans) et mon expérience. » Dans l’ombre d’une équipe de France qui figure désormais dans le top 10 mondial, Perrine Coste n’hésite pas à affirmer le nouveau statut des Bleues à l’approche des Jeux. « Je n’ai pas peur des adversaires. Je ne me dis pas qu’il y a de rivales trop fortes pour nous. Je crois que nous sommes capables de battre n’importe qui. Il faut arrêter de se dire que chaque match ne peut pas tourner en notre faveur, même contre les nations solides comme les États-Unis. » Pour ses premiers Jeux, Coste reste cependant lucide. Terminer dans les huit premiers sera déjà une victoire. Et un rendez-vous réussi pour l’ailière et l’équipe de France.
Perrine Coste