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Après les Jeux Paralympiques… Nouvelle interview de Perrine Coste

Perrine Coste, Gestionnaire produit commerce international chez Société Générale, et son équipe de handibasket concourraient aux Jeux Paralympiques de Rio. Elle revient sur cette aventure, son retour en France et ses perspectives d’avenir sportif.

Les Jeux Paralympiques, une aventure unique

Comment avez-vous vécu votre 1re sélection aux Jeux paralympiques ?

Comme aucune autre ! C’est la quatrième compétition internationale à laquelle je participe, l’approche d’une échéance comme celle-ci est toujours stressante. Pour les Jeux, le stress est doublement plus intense ; c’est beaucoup de préparation, on espère ne pas avoir fait tout ça pour rien.

Ces jeux étaient à la fois le début et la fin d’une aventure. On arrive au bout d’un cycle de 4 ans où les Jeux constituent l’objectif numéro 1 mais c’est aussi LA compétition que l’on a toujours attendue qui démarre.

Quels ont été les grands moments de cette quinzaine à Rio ?

D’abord, la cérémonie d’ouverture, toujours très médiatisée et qui marque le début de l’aventure. Les émotions sont décuplées au stade Maracaña !

Ensuite, après chaque début de match, les émotions sont toujours très intenses. Lors de notre première rencontre avec les Etats-Unis notamment, le niveau de concentration était élevé, c’est à ce moment-là qu’il fallait réunir les clés pour être performant.

Dans le village paralympique on vit dans une bulle pendant une vingtaine de jours réunissant tous les pays du monde au même endroit où seul le sport résonne dans nos têtes. On se sent coupé du monde, dans une utopie complète, où tout le monde est là pour s’amuser et espérer briller au plus haut. C’est un environnement unique, on se sent privilégié !

Quel regard portez-vous sur les performances de votre équipe ?

L’objectif premier de rester dans les 8 nations a été atteint, même si je crois que nous avions toutes beaucoup d’espoir d’aller plus loin ! Bien évidemment, on aurait aimé gagner le dernier match, qui était à notre portée, contre l’équipe du Brésil.

Ce qu’il faut néanmoins garder à l’esprit c’est que le fait d’aller en quart de final n’était pas arrivé depuis très longtemps à l’équipe de France féminine. On aurait pu faire encore mieux avec plus d’expérience et d’entraînement pour délivrer une performance égale à celle des autres nations

Son retour en France

Comment avez-vous vécu votre retour en France ?

Les premiers jours, j’étais enfermée dans une bulle, j’avais besoin de solitude. Ce n’est pas simple de revenir à la réalité, on vit tellement d’émotions que reprendre un rythme  « classique » c’était comme un coup de blues. Il m’a fallu quasiment 1 mois pour réaliser que l’aventure était terminée.

Quelle a été la réaction de vos collègues lors de votre retour ?

Ils m’ont beaucoup soutenue avant que je parte et je les en remercie ! C’est unique de réaliser que l’on a autant de collègues qui nous suivent et qui se réunissent. Ils vivaient les matchs en même temps que moi et à mon retour ils m’ont réservé un accueil exceptionnel. Mes collègues m’ont même remerciée de leur avoir fait vivre cette aventure, J’étais très émue, j’ai senti l’esprit d’équipe.

Comment conciliez-vous vos vies personnelle, professionnelle et sportive ?

Depuis quelques années, je suis à temps partiel. Cela me permet de m’investir dans le domaine sportif en consacrant du temps basket. Tout est une question d’organisation, de sacrifices sur sa vie privée et de choix importants qu’il faut assumer.

Ses objectifs pour la suite

Quel est votre état d’esprit aujourd’hui ?

J’ai repris la route du travail ainsi que celle des entrainements avec mon club de Feurs. Je me laisse un peu de temps pour faire le bilan de cette aventure, qui demande beaucoup d’investissement et de sacrifices.

Je dois me poser les bonnes questions, savoir si j’ai envie de repartir dans cette dynamique pour quatre années de plus avec pour objectif les prochains Jeux. Je souhaite réfléchir à ce dont j’ai besoin pour la suite.

J’espère faire une belle année sportive avec mon club, le club handisport Forézien et nos nouveaux joueurs. Concernant l’objectif « Équipe de France », je ne suis pas encore fixée, sachant qu’il faut aussi que l’équipe de France veuille toujours de moi !

Pour ce qui est des Jeux 2020, je ne suis pas encore en mesure de vous répondre… j’avoue en rêver secrètement ! J’ai plein de projets en tête, et pas forcément dans le domaine sportif…