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Braille 2.0

Sortez vos cahiers, petit cours d’histoire. En 1809 naît un certain Louis Braille. Devenu aveugle à l’âge de 3 ans à la suite d’un accident, il donne son nom à un système d’écriture destiné aux personnes malvoyantes. Inspiré par les méthodes de l’époque, Louis Braille améliore le système de points en relief et le présente en 1825 à l’Institut royal des jeunes aveugles alors qu’il n’a que 16 ans. Le braille est né et reconnu à l’international. 

Aujourd’hui, à l’heure des progrès scientifiques, des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, l’homme doit s’adapter aux jouets numériques qui entourent son quotidien. Et le braille dans tout ça ? Alors que l’écriture papier est en déclin et que tout passe désormais par des écrans de toutes tailles, qu’en est-il de celle destinée aux malvoyants ? Bien que les assistants vocaux et autres applications à commande vocale ont largement amélioré le quotidien des personnes malvoyantes (c’est le cas d’Aipoly Vision ou plus connue la Google Home), l’utilisation du braille n’a pas disparu. 

Au contraire, le braille aussi s’adapte au numérique. « Slt » (« Salut »), « tkt » (« t’inquiète »), à la manière du langage SMS largement répandu depuis la commercialisation des premiers téléphones portables à la fin des années 90, le braille « abrégé » se distingue du braille « intégral ». L’objectif est le même, gagner du temps et de l’espace. Des versions simplifiées, améliorées sont d’ailleurs à l’étude. Un jeune entrepreneur américain aurait inventé une alternative au braille, un nouveau système de lecture tactile beaucoup plus simple à apprendre. A suivre.

Les malvoyants, eux, sont formels : l’instruction passe obligatoirement par le braille. Avec une plage braille à leur disposition, les malvoyants peuvent avoir accès à l’informatique sans l’aide d’un intermédiaire. Cette tablette numérique permet aux concernés d’écrire et lire tout document numérisé et traduit en braille. Parmi les 20 000 livres traduits en écriture en relief que contient la bibliothèque Valentin Haüy par exemple, plus de 3 500 sont disponibles en ligne et peuvent être consultés sur des « blocs-notes braille ». L’aide vocale, rendue possible par les nouvelles technologies, et la numérisation du braille permettent à un malvoyant de gagner en autonomie et d’envisager une carrière professionnelle. 

Flash info international : La Chine est sur le point de mettre en ligne une plate-forme en braille. Les 17 millions de personnes malvoyantes en Chine pourront, grâce à ce dispositif, télécharger un texte en chinois ou en anglais, le traduire en braille, l’imprimer ou bien en faire une version audio. Ce système permettra non seulement d’accéder à des livres mais aussi à des partitions de musiques, des formules scientifiques ou encore des équations mathématiques. Preuve que le braille fait toujours figure de référence universelle.