Je suis responsable d’un centre de services partagés. J’ai une grosse équipe. J’ai 60 personnes mais j’en ai eu jusqu’à 120, depuis que je suis à la SG. Je suis manager d’un centre de services partagés comptable. J’ai été directeur financier dans l’industrie, puis la communication, avant de venir à la SG.
Un accident de vie et je suis malentendante. Voilà. Malgré ça, j’ai continué à travailler et à faire des choses. Quand ça arrive, on se sent diminué. On se sent inférieur. C’est idiot. Pourquoi est-ce que je devrais me sentir inférieure à qui que ce soit ? Je suis différente. Je suis pas moins, je suis pas plus.
J’ai lu des choses dans la presse sur la Société Générale, sur des entreprises, leur attitude vis-à-vis du handicap. J’ai fait une candidature spontanée à la Société Générale. C’est une femme qui m’a recrutée. Elle connaissait ma différence. Ça n’a pas été un problème.
Elle a vu à l’entretien que ça allait bien. Ça l’a rassuré aussi. Au bout, je crois, de 6 mois, la Mission Handicap m’a ouvert un blog. J’y ai raconté ce que j’ai fait avant, ce qui m’est arrivé, pourquoi je suis venue à la Société Générale.
Et aujourd’hui, je dis stop. J’ai plus envie de vous cacher ça. J’ai plus envie de faire d’effort, de dissimuler. J’ai envie de m’asseoir à une table de réunion et demander de répéter si j’en ai besoin.
J’en ai marre de venir à vous, venez aussi à moi ou rencontrons-nous au milieu du chemin. Les choses à faire, c’est ce qu’on fait là, de témoigner, de dire : « Je suis là, j’ai un passé professionnel sympa derrière moi, « je manage une grosse équipe, tout va bien. » Cependant, j’ai une différence, donc n’ayez pas peur. « Je suis capable de faire des choses. »
On dit qu’on a une force en plus, nous, les gens qui avons vécu des difficultés. Mais c’est vrai. On a des ressources qu’on n’utilise pas quand on n’en a pas besoin. Nous, on en a eu besoin et on les a trouvées.
Je parle de ma différence, mais si je me compare à un autre, est-ce qu’il sera forcément plus que moi ? Je crois pas. J’entends pas, mais il n’y a pire sourd que celui qui ne veut entendre. Et ça, il y en a. Au quotidien !